Il y a un manque de tolérance face aux autres opinions, selon près de trois quarts des Suisses

Un sondage de la SSR réalisé entre avril et mai 2023 révèle que les Suissesses et les Suisses sont plus de deux tiers (72%) à trouver qu’il existe un manque de tolérance face aux points de vue divergents dans le pays. 

En Suisse, 72% des personnes estiment que leurs concitoyens devraient se montrer plus tolérants vis-à-vis des opinions divergentes. C'est ce qui ressort d'une grande enquête nationale intitulée "Wie geht's, Schweiz?", réalisée par l'institut de sondage gfs.bern pour la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SSR) au courant du printemps 2023.

Le sondage, qui portait sur plus d'une centaine de questions, a réuni les avis de quelque 57'000 personnes. Au sein de ce large panel, les répondants n'étaient pas astreints au questionnaire complet mais à des blocs thématiques. 8820 sondés ont ainsi répondu au bloc thématique sur certaines "valeurs" du vivre ensemble. En voici les résultats détaillés.

Si au niveau suisse, 72% des personnes trouvent que leurs concitoyens sont intolérants lors des débats face aux autres points de vue, au Tessin, ils sont 84% à le penser, largement au-dessus de la moyenne nationale.

En outre, si on scinde les répondants en deux groupes, avec d'un côté les végétariens et les personnes qui limitent leur consommation de viande, et, de l'autre, le reste de la population, les végétariens et les personnes qui limitent la consommation de viande sont respectivement 77% et 76% à exprimer vouloir plus de tolérance face aux autres opinions, alors que le reste de la population - les "non-végétariens" et les "non-flexitariens" - n'exprime un tel désir que dans 63% des cas.

Sans surprise, les étrangers qui vivent en Suisse perçoivent, eux aussi, sensiblement plus ce problème. Ils sont 78% à trouver qu'il manque de tolérance en Suisse. Il n'y a que 73% des personnes avec une double citoyenneté suisse et étrangère qui pensent de la même manière, et que 71% de Suisses.

Enfin, si on regarde à l’affiliation politique, les partisans de l’UDC sont la seule catégorie - parmi toutes les catégories socio-économiques ou culturelles confondues et retenues par les analystes de gfs.bern - où cette position consistant à regretter le manque de tolérance a seulement une majorité relative, et pas absolue, soit une majorité de seulement 48%.

L'invisibilisation des problèmes sociétaux, un phénomène alémanique?

A l'assertion: "En Suisse, on ne parle généralement pas des problèmes sociétaux",66% des Suissesses et des Suisses répondent "plutôt vrai" (44%) ou "tout à fait vrai" (22%), trouvant ainsi que l'on tait trop ces problèmes.

Ce pourcentage diminue en fonction de la hausse du revenu des ménages, passant de 75% de réponses affirmatives pour les personnes qui gagnent jusqu’à 3000 francs à 58% de réponses affirmatives pour celles qui gagnent plus de 9000 francs. Sans surprise, l'importance donnée aux problèmes sociétaux se réduit en fonction de l'appartenance à des classes socio-économiques plus privilégiées.

Plus surprenant, les Suisses romands se démarquent très nettement des autres régions linguistiques sur cette question. Seulement 44% d'entre eux pensent que les problèmes sociétaux sont trop souvent passés sous silence. A contrario, en Suisse italienne et alémanique, les répondants pensent à une forte majorité (respectivement 62% au Tessin et 72% en Suisse allemande) qu'on ne parle généralement pas des problèmes sociétaux.

Est-ce parce que ces problèmes sont mieux mis en avant en Romandie que les Romands sont moins insatisfaits de la visibilité des problèmes sociétaux, ou est-ce simplement parce que les Romands s'en soucient moins? Les données brutes ne permettent pas de le dire.

La sécurité doit parfois primé sur les libertés pour 63% des répondants

Une majorité de 63% des répondants pense que pour des raisons de sécurité, parfois, les libertés doivent être restreintes, avec 50% de "plutôt vrai" et 13% de "tout à fait vrai". Il reste cependant un tiers de la population qui n’est pas d’accord avec des telles restrictions. Plus généralement, c'est un thème qui divise, notamment en fonction des régions linguistiques, des revenus et des affiliations politiques.

Ainsi, à hauteur de 70%, les Suisses italiens sont les plus prêts à accepter des restrictions des libertés pour garantir la sécurité, suivis par 64% des Suisses alémaniques, tandis que les Romands, avec 55% de réponses affirmatives, sont les plus divisés.

Les personnes avec des salaires plus bas sont moins enclins à accepter ces restrictions par rapport aux autres. Les personnes avec des salaires inférieurs à 3000 francs ne sont que 57% à être favorables à une restriction de liberté pour des mesures de sécurité. Les personnes gagnants de 3000 à 5000 francs ne sont, elles, que 52% à y être favorables. Les catégories salariales supérieures oscillent entre 64% et 69% d'acceptation de ces restrictions de liberté éventuelles.

Autre catégorie, qui a seulement une majorité relative d’acceptation (49% de "pour"/46% de "contre"), ce sont les personnes sans affiliation politique. En outre, les partisans de l’UDC (54%) soutiennent beaucoup moins ces mesures que les partisans des autres partis (de 65% à 75%).

Les Suisses se sentiraient facilement insultés, selon leurs concitoyens

Une majorité de 59% des répondants pense que la plupart des Suisses se sentent facilement insultés, contre 32% d’opinions opposées, et 9% d'absention.

Il n’y a pas beaucoup de déviation de la moyenne nationale dans les différentes catégories analytiques, sauf entre régions linguistiques.

Les Suisses alémaniques sont les plus critiques. Ils sont 64% à trouver "plutôt" ou "tout à fait vrai" que leurs concitoyens se sentent trop facilement insultés. Les Suisses italiens sont 57% dans ce cas. Les Romands ne sont que 42% à soutenir cette assertion.

Droit d'offenser: un clivage politique, linguistique et de genre

La population est divisée sur la possibilité de dire ce que l'on veut même si cela peut offenser les autres. Une courte majorité s'y oppose (52%), avec une proportion importante de la population qui y est favorable (46%).

La question divise nettement les genres: les femmes sont opposées (61%) en proportion plus haute que la moyenne nationale, tandis que les hommes sont majoritairement favorables (56%).

L’opinion varie aussi entre les régions linguistiques: une majorité des Suisses alémaniques y est opposé (54%), les Suisses italiens sont divisés avec 47% de pour et de contre et 6% qui ne se prononce pas, tandis que les Romands y sont favorables (54%).

Parmi les partisans de l’UDC, il y a une forte majorité favorable à la liberté de dire ce qu’on veut, les personnes sans affiliation politique sont divisées, tandis que les partisans des autres partis sont majoritairement opposés.

Moins d’un tiers (31%) de la population évite souvent de parler de ses opinions politiques. 68% de la population ne se pose pas le problème quant à leur expression.

Cette proportion se retrouve presque dans toutes les catégories, excepté parmi les étrangers, qui évitent beaucoup plus souvent (50% des répondants) d'en parler.

Haben wir verlernt, miteinander zu reden? 

Selbst für extreme Standpunkte gibt es Gruppen, in denen die eigene Meinung weiter verstärkt werden kann. Social Media scheint solche Echokammern zu kultivieren. Wie kann trotzdem noch ein konstruktiver Diskurs gelingen? Ein Gespräch mit Autorin Laura de Weck und Philosophin Romy Jaster.

Die ganze Sternstunde Philosophie zu diesem Thema kann  hier nachgeschaut  werden.

Podcast - C'est quoi la "cancel culture"?

Déboulonnage de statues ou appels à boycott de personnalités sur les réseaux sociaux: les exemples où le terme "cancel culture" a été brandi sont multiples et donnent l’impression d’une expression "fourre-tout". Décryptage de ce terme venu des Etats-Unis. 

L'expression "cancel culture" a d’abord été utilisée par des détracteurs de certains mouvements sociaux qui en critiquaient les dérives. Parmi eux, l’ancien président américain Donald Trump.

Si l’expression a été largement médiatisée avec l’avènement du mouvement #MeToo sur les réseaux sociaux, le fait de mettre en cause des personnalités publiques existe depuis plus longtemps. "Dans les années 70, le Mouvement de libération des femmes à Genève avait fait circuler une liste de gynécologues à boycotter", rapporte Sarah Kiani, historienne des mouvements sociaux, chercheuse à l’Université de Neuchâtel et au Centre Marc Bloch à Berlin.

Quand on pense aux cas Matzneff ou Duhamel, ils ont amené #MeToo à amener le débat

Ce qui dérange, c’est l’attaque à la liberté d’expression, une certaine forme de censure qui rend impossible le débat. C’est ce que déplore notamment le dessinateur de presse Patrick Chappatte. "Quand on commence à vouloir faire taire ou demander des excuses, c’est là que ça va trop loin." Pour Sarah Kiani, au contraire, certains cas ont soulevé le débat. "Quand on pense aux cas Matzneff ou Duhamel, ils ont amené #MeToo à porter le débat", conclut-elle.

Pon ins dir tge ch'ins pensa?

Insultes et menaces contre les élus, un phénomène désormais fréquent

La députée vaudoise d'Ensemble à gauche Mathilde Marendaz a reçu mercredi une lettre anonyme inquiétante, adressée à son domicile privé, où des menaces de mort sont clairement prononcées. Ces menaces s'ajoutent à d'autres proférées à l'encontre de politiciens à travers le pays ces dernières années.

Les propos sont d'une rare violence et font froid dans le dos. Dans le courrier anonyme que Mathilde Marendaz a reçu chez elle cette semaine, on lui souhaite la mort. "Tu vas brûler comme Jeanne d'Arc", peut-on lire entre autres.

Le ou les auteurs menacent aussi de lui enfoncer "une lame de 20 centimètres" dans la colonne vertébrale. "Non, on ne va pas te tuer, mais t'handicaper à vie sale p***", poursuit le document.

La lettre anonyme a été partagée sur Instagram par l'élue d'Ensemble à Gauche qui se dit très affectée par ces menaces et a annoncé qu'elle allait déposer une plainte pénale.

Mais Mathilde Marendaz n'est de loin pas la seule élue à être menacée. En Suisse, les témoignages de politiciens victimes d'insultes ou de menaces sont légion et ce, à tous les échelons politiques.

A l'image du cas de l'élue vaudoise, les menaces peuvent parfois être très violentes. Elles se matérialisent par des lettres, des e-mails ou des colis mais peuvent aussi se présenter sur les réseaux sociaux ou même directement dans la rue. Il n'est d'ailleurs plus rare de voir des élus sous protection policière lors de certaines apparitions publiques.

Il existe des statistiques pour les personnes protégées par la police fédérale, à savoir les conseillers fédéraux, les parlementaires et les employés de la Confédération. Ainsi, Fedpol a dénombré l'an dernier 528 signalements de menaces, 68 étant effectives et pénalement répréhensibles.

Pourtant, le phénomène global reste difficile à chiffer. De l'aveu même de la police fédérale, ces données ne représentent que la pointe de l'iceberg, car toutes les menaces ne sont pas systématiquement signalées.

En 2021, au plus fort de la crise sanitaire, le nombre de menaces envers les politiciens avait littéralement explosé, avec 1215 signalements sur l'année. Depuis, le climat s'est un peu apaisé, mais le nombre de signalement reste à un haut niveau. Selon Fedpol, "le ton demeure particulièrement violent et le contenu des menaces très préoccupant".

La police fédérale pointe en particulier les réseaux sociaux, où les débats sur des thèmes polarisants se font sans retenue et avec un certain sentiment d'impunité.

Des politiciens visés lors des élections et des votations

En pleine campagne pour les élections fédérales, les politiciens et politiciennes du pays connaissent une période de forte attention médiatique. En plus des insultes ou menaces, il est courant de voir certaines affiches arrachées ou taguées.

Cette semaine, dans le canton de Fribourg, des affiches du PLR ont par exemple été vandalisées avec des tags où l'on pouvait lire "arrêtez de voter pour des nazis". A Zurich aussi, une affiche de campagne d'Andri Silberschmidt (PLR) a été dégradée, avec des symboles censés rapprocher le conseiller national sortant d'Adolf Hitler et du nazisme.

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<blockquote class="twitter-tweet" data-width="550" data-lang="fr"><p lang="de" dir="ltr">Heute am Bahnhof Oerlikon. Ist dies die Toleranz der Toleranten? <a href="https://t.co/GifaK3lrzv">pic.twitter.com/GifaK3lrzv</a></p>&mdash; Thomas Aeschi (@thomas_aeschi) <a href="https://twitter.com/thomas_aeschi/status/1699768597382394272?ref_src=twsrc%5Etfw">7 septembre 2023</a></blockquote>
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Mais les campagnes électorales sont toutefois souvent moins vives que lors de certaines votations, très polarisantes. En 2021, lors des initiatives sur les pesticides, le climat avait par exemple été très délétère, avec de nombreuses menaces de mort, des insultes, des affiches taguées ou incendiées. Une élue verte avait même fini sous protection policière après un débat à la télévision.

Quando in Gran Consiglio mancano le buone maniere

I lavori della legislatura uscente sono stati caratterizzati anche da aggressività e mancanze di rispetto: le riflessioni di alcuni deputati che non si ripresentano agli elettori

"Smettila di fare lo stupido!". "Capisco che abbiate una maggiore necessità di apprendere la lingua...". "Ma vogliamo dare questo spettacolo? Io vado, mi dispiace". È un piccolo florilegio di esclamazioni risuonate negli ultimi giorni nell'aula del Gran Consiglio ticinese, durante gli ultimi lavori di questa legislatura cantonale. Le stesse che inducono a qualche riflessione sul fatto che non è stata una legislatura brillantissima, né sotto il profilo del dibattito, né sul piano dell'educazione nella dialettica in aula: attacchi personali, aggressività, maleducazione portano inevitabilmente a derive, alla perdita di controllo e di discussione.

Sul tema, abbiamo raccolto le considerazioni di 4 parlamentari che non si ripresentano agli elettori. Maristella Polli, ad esempio, lascia dopo 16 anni il Gran Consiglio un po' amareggiata: "Quando ti rivolgi istituzionalmente a dei consiglieri di Stato, non puoi rivolgerti a loro, dicendo 'Te, Vitta!'... Non puoi rivolgerti ai tuoi colleghi in Parlamento, dicendo 'la stupidità politica di voi colleghi...'". La deputata uscente PLR sottolinea inoltre altre mancanze di buone maniere: al Legislativo "non si viene per chiacchierare durante l'esposizione di un collega alla tribuna", come "non si continua a entrare e uscire, andando magari anche al bar, a bere o a fumare la sigaretta...".

Per parte sua Claudio Franscella evidenzia che sullo sfondo di mancanze di rispetto "abbiamo assistito a dibattiti molto duri, al di là del limite accettabile". L'esponente del Centro, che del Legislativo è stato anche presidente, chiama poi in causa anche il ruolo della frammentazione politica e della maggiore presenza di deputati di forze politiche minori. Per loro "la seduta parlamentare diventa l'unica possibilità per far sentire la propria opinione, anche dai media, e per andare sempre più allo scontro". È quindi cambiato tutto, sostiene, "ma anche perché è cambiato il modo di comunicare".

SEIDISERA del 16.03.2023: GC ticinese, "Non si sa più discutere"

Anche Michele Foletti è stato alla presidenza del Gran Consiglio. E al termine della sua esperienza parlamentare osserva che i deputati "sono più interessati ad avere spazio e visibilità sui social, che a dibattere". Secondo il leghista si è persa un po' anche la capacità di dibattere, "perchè si urlano le proprie tesi, senza nemmeno ascoltare cosa ha da dire" chi non la pensa allo stesso modo.

Secondo Daniela Pugno Ghirlanda, che lascia il Gran Consiglio dopo 7 anni, la situazione è peggiorata "perché questo comportamento si spiega soltanto con la presunzione, da parte di chi si comporta male, di aver capito tutto". Si esce così con la sensazione che "non ci sarà possibilità di intesa, perché il terreno non è adatto all'intesa. L'auspicio per l'avvenire è quindi il seguente: "Fare poche cose, che siano però approfondite. E che ci sia un ascolto delle persone che hanno una competenza in un certo settore", afferma la rappresentante del PS.

Chattai ora nua che Vus stais

Wie diskutiert man über den Nahostkonflikt?

Wie kann die Gesellschaft den Nahostkonflikt konstruktiv diskutieren? SRF News hat mit zwei Expertinnen des Zürcher Instituts für interreligiösen Dialog darüber gesprochen. 

SRF News: Wie nehmen Sie die aktuelle Diskussion wahr?       

Hannan Salamat: Ich nehme wahr, dass es immer weniger Räume gibt, wo Grautöne erlaubt sind. Meine Beobachtung ist, dass Menschen denken, dass sie in einem Konflikt, der ja so viele Dimensionen und so viele Seiten hat, eine klare Seite beziehen müssen und eine Position haben müssen. Und was mich erschreckt, ist, dass immer weniger Platz da ist für Sowohl-als-auch, es wird ein Entweder-oder.               

Meinungsvielfalt bedeutet Meinungsverschiedenheit, und eine wesentliche Rolle spielt der Dialog. 

Die schrecklichen Ereignisse am 7. Oktober werden teilweise in ihrer Ursache komplett anders gedeutet. Wie beginnt man da eine Diskussion?                  

Dina Wyler: Mit Menschlichkeit. Man muss kein Nahostexperte sein. Das Verzwickte an der Sache ist, dass wir uns gegenseitig unsere Trauer absprechen wollen. Solange wir das tun, können wir gar nicht über den Konflikt sprechen. Wir müssen anerkennen, welch grosses Leid so viele Menschen aktuell erfahren. Und nur indem wir diese radikale Solidarität füreinander aufbringen, ist das Fundament für einen Dialog gelegt.   

Hannan Salamat, sie machen Schulbesuche und beraten Lehrpersonen, wie man über den Nahostkonflikt sprechen kann. Es geht um Vermittlung, wie macht man das konkret?       

Salamat: Konkret geht es um Streitkultur. In einer pluralen Gesellschaft herrscht keine Harmonie. Das heisst, wir haben verschiedene Meinungen, unsere Geschichten haben unterschiedliche Perspektiven. Meinungsvielfalt bedeutet Meinungsverschiedenheit, und eine wesentliche Rolle spielt der Dialog. Wie streiten wir auch als Gesellschaft konstruktiv miteinander? Wo wollen wir hin, wie wollen wir zusammenleben?

Wir denken, dass wir bei einer Diskussion die Argumentation gewinnen müssen.

Wyler: Und wenn ich da noch ergänzen kann, wir müssen lernen, Perspektiven zu wechseln, gerade in so einem unglaublich komplexen Konflikt wie demjenigen in Nahost. Und vor allem müssen wir auch anerkennen, dass mehrere Perspektiven ihre Berechtigung haben.        

Wieso fällt es vielen Menschen so schwer, mit Nuancen zu diskutieren?     

Wyler: Das ist die grosse Frage. Ich glaube, weil wir denken, dass wir eine Argumentation gewinnen müssen, weil es für viele Leute, gerade für die Betroffenen, um sehr viel geht. Wir hören einander nicht mehr zu, sondern sprechen in völligen Silos über zwei Narrative, die zum Teil vielleicht sogar beide wahr sein können. Wir müssen es schaffen, all diesen verschiedenen Stimmen Raum zu geben.        

Man kann ketzerisch sagen, es ist doch gar nicht so wichtig, wie wir in der Schweiz über den Nahostkonflikt diskutieren. Was antworten Sie darauf? 
                 
Wyler: Diese vermeintlich ketzerische Frage ist, glaube ich, auch deshalb trügerisch, weil es sehr wohl auch etwas mit uns hier in der Schweiz, in Europa zu tun hat. Wir lesen über antisemitische Vorfälle, welche überall auf der Welt zunehmen. Der antimuslimische Rassismus nimmt zu. Wir sind Teil dieser Bevölkerung, wo diese Dinge geschehen. Hanna und ich sind keine Nahostexpertinnen. Aber wir sind Teil der Schweizer Gesellschaft und wir haben eine Vision, wie diese Gesellschaft aussehen soll und wie wir bestenfalls miteinander umgehen sollen und können. Und da ist jeder in der Verantwortung.

Das Gespräch führte Sandro Della Torre.

Perché l’antisemitismo è ancora vivo, “disarticolato e più temibile di un tempo” 

Parla Giacomo Jori, professore straordinario di Letteratura italiana nell’Università della Svizzera italiana, coordinatore del centro “Judaica”

Dal 7 ottobre, data in cui Hamas è passata all’azione in Israele, in Francia si sono registrati più di un centinaio di azioni contro gli ebrei. L’allerta è comunque alta in tutta Europa, tanto che da più parti si parla (e non da oggi) di un ritorno dell’antisemitismo, anche perché come antisemita è bollato l’odio di Hamas per Israele. È davvero così? Decenni dopo la Shoah dobbiamo ancora fare i conti con l’antisemitismo in Europa? E ancora, se l’attacco di Hamas contro Israele ha radici antisemite, come si deve giudicare il Governo di Netanyahu e in particolare la sua politica contro i palestinesi?

Ne parliamo con Giacomo Jori, professore straordinario di Letteratura italiana nell’Università della Svizzera italiana, vicedirettore della «Rivista di Storia e Letteratura Religiosa» e condirettore di «Lettere Italiane». Jori coordina le attività scientifiche del centro di “Judaica” della Fondazione Goren Monti Ferrari. Nei suoi lavori, fra le tante cose, non solo si è dedicato all’intellettuale torinese Furi Jesi che scrisse “L’esilio” riferendosi alla galut della tradizione culturale e religiosa ebraica, ma ha anche curato l’edizione per la Svizzera italiana de “Il ghetto di Varsavia” dell’ebreo piemontese Mario Lattes.

Professore, partiamo dall’inizio. Cos’è l’antisemitismo?

“Mi sono occupato anni fa di un autore italiano, Mario Lattes, che per descrivere l’antisemitismo cita alcuni versi del Libro di Ester: ‘E v’è un popolo sparso fra gli altri popoli, in tutte le province del tuo regno, le cui leggi son differenti da quelle di ogni altro popolo: ed esso non osserva le leggi del re; tal che non è spediente al re di lasciarlo vivere’. Nella Bibbia c’è dunque già la coscienza della diversità di un popolo, che diviene oggetto di persecuzione. Certo, è impossibile ricapitolare tutta la bibliografia esistente sull’antisemitismo, ma citerei almeno la “Storia dell’antisemitismo” di Léon Poliakov; occorre inoltre rifarsi all’antropologia e alla psicologia delle religioni, che hanno individuato nei perseguitati, gli ebrei e non solo, il capro espiatorio, la vittima sacrificale di un gruppo sociale”.

L’Europa è uscita dalla Shoah anche grazie alla sua memoria, decine di testimoni che hanno raccontato cosa è accaduto affinché quel buio non si ripeta più. Questa memoria non è più sufficiente?

“No, non è più sufficiente, e non lo è stata, come ci mostra il sangue degli ultimi decenni; inoltre dobbiamo ora tener conto del venir meno dei testimoni, che fatalmente diminuiscono da una generazione all’altra. L’inevitabile scomparsa dei testimoni ci impone di elaborare nuove strategie per immunizzare il corpo sociale dalla violenza razzista e dall’antisemitismo. Già oggi è decisivo rifarsi ai testi capitali dei testimoni, penso anzitutto a “Se questo è un uomo” di Primo Levi. Un’altra esperienza fondamentale, da incentivare, sono i viaggi della memoria. Ricordo quando prima con i miei genitori poi da ragazzo con la scuola visitai il campo di concentramento di Mauthausen. Quello e la lettura di Primo Levi sono stati momenti indelebili nella mia formazione. Dunque, sono i testi e i luoghi della memoria a dover essere valorizzati quali elementi della formazione civile dei cittadini europei e del mondo globale”.

Quanto influisce ancora oggi secondo lei un certo pregiudizio anti-giudaico molto antico proprio del cristianesimo? Nel 1543 Lutero pubblica il libello “Degli ebrei e delle loro menzogne”; poi con la controriforma la Chiesa di Roma istituì i ghetti e l’inquisizione. Presto il lessico anti-ebraico da religioso divenne politico fino a sfociare nell’antisemitismo contemporaneo. Tutto questo ha un peso nel ritorno dell’antisemitismo oggi?

“Tutto ciò fa parte di quanto Léon Poliakov ha già studiato. Anche se non credo che quanto sta accadendo sia un mero retaggio dell’antisemitismo maturato in ambito cristiano. Non mi sembrano queste le coordinate. Altre sono le ragioni che muovono le violenze alle quali siamo oggi costretti ad assistere”.

Ma possiamo parlare oggi del ritorno dell’antisemitismo?

“Sì, e lo apprendiamo dalle cronache. Le svastiche sulle sinagoghe, la distruzione di lapidi e ‘pietre d’inciampo’, e tante alte forme di violenza sono gesti antisemiti, che fanno paura anche se non hanno dietro uno Stato, come ai tempi di Hitler. L’antisemitismo disarticolato di oggi è temibile proprio perché imprevedibile, non organizzato, difficilmente contrastabile ed anche riconoscibile. Ripeto, queste nuove violenze non hanno dietro un’ideologia riconoscibile, se non una generica xenofobia, odio e frustrazione che generano violenza. Direi che è un antisemitismo che nasce dall’odio del diverso e che diviene xenofobia e razzismo. Dietro il nazismo c’era Mein Kampf, ma non sono venute meno le tossine generate da quella ideologia, e agiscono in modo imprevedibile”.

Torniamo all’oggi: come distinguere le proteste contro l’operato di un governo, ad esempio quello di Netanyahu, dall’antisemitismo?

“È necessario farlo e va fatto, usando la ragione, e avendo presente che Israele non coincide in tutto e per tutto con gli ebrei e con la loro eredità storica e culturale. Dal 1948 in poi, Israele è uno Stato nello scenario internazionale. Quando si considera l’operato di Israele occorre allora applicare anzitutto le categorie della ragione e della politica e non quelle affettive ed emotive. Va tenuto conto che Israele nasce come risarcimento di un genocidio e questa genesi lo rende uno Stato unico, nei confronti del quale la nostra riflessione deve farsi più attenta ed avvertita. Ma resta uno Stato il cui operato nella storia è politico”.

Se l’antisemitismo è tornato, o se non se ne è mai andato, quali anticorpi usare?

“Come ho detto punterei sulle testimonianze scritte e anche sul cinema, ma sui classici e non sulla fiction. Alla “Vita è bella” di Benigni va preferito “Notte e nebbia” di Alain Resnais, un film/documentario del 1956 che ricostruisce i crimini commessi dai nazisti durante la seconda guerra mondiale, un vero capolavoro, anche per il testo. L’arte e il pensiero dovranno sostituirsi alla testimonianza, saranno la nostra ‘testimonianza’ di uomini e di cittadini europei”.

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